L’abolitionnisme aujourd’hui – Enjeux contemporains

La notion d’abolition, populaire dans les années 1970, suscite un regain d’intérêt. Portée par des mouvements comme Black Lives Matter et par des éditeurs engagés qui y voient un vecteur des luttes intersectorielles, l’abolition, et plus largement la pensée abolitionniste, fait l’objet de travaux et de publications cherchant à souligner comment les sociétés occidentales et leurs institutions reconduisent inlassablement un schème punitif.

Le CRDP est fier de présenter dans la cadre du cycle des Matinées de la justice, la conférence «L’abolitionnisme aujourd’hui. Enjeux contemporains» réunissant Gwenola Ricordeau, l’autrice de Pour elles toutes (Lux Éditeur) et Crimes et peines. Penser l’abolitionnisme pénal (Éditions Grevis), ainsi que la professeure et membre du CRDP Mylène Jaccoud. Cette conférence sera l’occasion de discuter de l’abolitionnisme dans une perspective féministe et d’aborder des thèmes telles les alternatives à l’enfermement, la médiation et les peines invisibles.

Conférencières

Mylène Jaccoud

Professeure titulaire, École de criminologie, Université de Montréal
Les deux principaux secteurs de recherche de Mylène Jaccoud portent sur les politiques et les pratiques alternatives en matière de justice pénale (médiation et justice réparatrice) ainsi que sur l’analyse des rapports entre l’administration de la justice pénale et les Premières nations et les Inuits au Québec. Les projets en cours concernent la gouvernance des Premières nations & des Inuits dans le secteur sociopénal, la violence envers les femmes autochtones, les tribunaux spécialisés et la reconstruction de la régulation sociale dans les communautés autochtones. Un projet d’intervention, conçu en 2011 et orienté vers la reconstruction de la régulation sociale dans les communautés inuites du Nunavik, est en cours d’implantation dans trois communautés. Ce projet fait l’objet d’une recherche participative. Parallèlement à ces activités, Mme Jaccoud est impliquée dans la formation et le soutien au développement des pratiques alternatives auprès des organismes de justice alternative du Québec.

Gwénola Ricordeau

Professeure associée, Department of Political Science and Criminal Justice, California State University
Gwénola Ricordeau est sociologue. Elle a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université Paris IV – Sorbonne en 2005. Entre 2009 et 2017, elle a été maîtresse de conférences à l’Université de Lille 1. Elle est depuis professeure assistante en justice criminelle à la California State University, Chico. Ses recherches portent sur les contestations du système carcéral et sur l’abolitionnisme pénal. Avec Joël Charbit, elle travaille en particulier sur les syndicats et les grèves de prisonniers. Elle a aussi écrit Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019). Dans ses travaux plus récents, Gwenola Ricordeau s’intéresse à la question du système pénal sous l’angle de la patrimonialisation et de la culture populaire, notamment le cinéma et les musées. Elle a notamment codirigé avec Fanny Bugnon le numéro « Système pénal et patrimonialisation : entre lieux de mémoire et tourisme carcéral » (Déviance et société, 2019). Mais Gwenola Ricordeau écrit aussi sur les questions de justice en général aux États-Unis et en France.

Ce contenu a été mis à jour le 1 juin 2022 à 22 h 42 min.